Michel G., cadre, n’est pas licencié, seulement privé de travail, obligé à ne plus rien faire, retiré de l’action du jour au lendemain… il n’existait plus, avait des horaires impérieux, mais point de tâches, selon l’expression d’un cruel réalisme « il a été mis au placard ».
Exclu il résista malgré son anéantissement, son présent se défaisait de son avenir, marchant à vide, tournant autour de quelques actes rares, piliers d’un isolement.
Dans « un temps arrêté », ou plutôt depuis « son cachot », coupé de tous liens, résolu, il suit sa route à l’écoute de ses rencontres, de ses doubles, personnages hétéroclites qui s’observent avec dérision afin de mieux interroger leur existence.
L’auteur parvient, dans ce récit, à traduire avec finesse la problématique d’un marginalisé « solitaire dans la foule » qui attend l’écoulement des jours comme on purge une peine, tout en gardant une lucidité qui n’appartient qu’aux condamnés.
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